Faut-il réinventer la Psychanalyse ?

Ou les repères théoriques à la rescousse de la résistance des psychanalystes au processus psychanalytique.

 

          Les repères théoriques psychanalytiques sont malheureusement trop souvent utilisés comme un corpus de savoir intangible élaboré à partir de la pratique psychanalytique qui, elle, fait appel à autre chose que le savoir.

 

       Ceci entraîne que l’application de ce savoir en dehors du contexte de la cure fonctionne comme une sorte de sémiologie du fonctionnement psychique d’un individu placé en position d’objet d’observation .

 

      La notion d’empathie, un des concepts liés  à l’écoute psychanalytique, écoute d’un savoir qui ne se sait pas, n’est plus d’actualité dans ce cas de figure. L’observateur « psychanalyste » décrypte à travers une grille (je caricature volontairement) les dits du patient. Cela a pour effet :

 

+ d’une part d’oblitérer la question de l’inconscient,

+ d’autre part pour le psy placé en position de psychanalyste de lui fournir un instrument de résistance au processus psychanalytique. Çà fait barrage.

 

     Le terme de cette démarche est au mieux l’acquisition par le patient d’un savoir qui peut tenir lieu d’explication à ses symptômes mais en aucune façon de lui en donner la clef. Ce savoir va venir au contraire renforcer les défenses moïques de maîtrise. Au pire, si la personnalité du patient est sur un versant psychotique, ce savoir chosifié, objectivé peut déclencher ou alimenter un délire, une croyance de type dogmatique.

 

      Cette ligue des psychanalystes ou du moins d’un certain nombre d’entre eux contre la psychanalyse, processus dynamique basé sur le transfert et l’écoute ( « attention flottante », ouverte à l’écoute d’un savoir qui ne se sait pas) conduit inéluctablement à une conception dogmatique du fonctionnement psychique de l’être humain, à une forme de religion, de croyance dans laquelle c’est la résistance à la psychanalyse qui fait lien social entre ses membres. De là découle le besoin pour ces « psychanalystes » de pratiquer le prosélytisme et une forme d’intégrisme pour étendre un pouvoir qui tient sa motivation de faire digue, barrage au surgissement de l’Autre différent dans son altérité radicale.

 

      Pour le plaisir de faire un jeu de mots, je dirai que ces repères théoriques figés en savoirs dogmatiques sont de véritables repaires de brigands ligués contre l’avancée de la psychanalyse. 

 

 

                                                                                     Réflexions personnelles

                                                                       Bernard DOULET                                         Retour à l'Accueil